Lors du tournoi de golf de l’industrie touristique le 13 septembre dernier dans Lanaudière, un collègue me faisait part de son appréciation à l’égard de mon blogue et qu’il avait bien hâte de recommencer à me lire. Me voilà bien heureux de l’entendre dire cela. Ce blogue me demande beaucoup de recherche. J’y aborde des sujets parfois sensibles ou arides comme un projet de loi, afin d’amener mes lecteurs sur de nouvelles pistes de réflexion et de provoquer un dialogue entre nous tous. L’ultime objectif, contribuer à ma manière à l’évolution de l’industrie touristique.
Ce lecteur assidu me suggéra un sujet, le débat sur la charte des valeurs.
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Euh quoi!
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Oui oui! Pourquoi pas, un texte sur les impacts du débat sur l’industrie touristique québécoise.
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Juste ça!
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Ben oui!
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Et pourquoi pas toi mon bon ami? J’avais hâte de connaître sa réponse.
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Louis, c’est toi qui as un blogue qui aborde des sujets et enjeux « parfois sensibles » qui touchent notre industrie.
Diantre, essaie-t-il celui-là de m’embobiner pour que je fasse ce qu’il n’oserait pas ou est-il vraiment sincère? Me prend-il pour le corbeau et lui pour le renard dans la fable de Jean de La Fontaine – Le Corbeau et le renard – alors que par la flatterie le renard fit tomber le fromage du bec du corbeau afin de s’en saisir?
Les impacts, quels impacts ?
À lire et à écouter les médias depuis les dernières semaines, il n’y a aucun doute, le sujet provoque des conversations… animées et ce n’est pas peu dire. Le sujet trouve écho dans des médias à travers la planète et sur les réseaux sociaux. Malheureusement, il y a trop souvent des propos peu élogieux sur le Québec et surtout sur ces Québécois dits de souche. Ce que je déplore c’est le ton et le style utilisés dans certains textes au point d’être parfois de véritables torchons et de donner l’impression que leurs auteurs prennent leurs lecteurs pour des incultes. C’est parfois quand le débat doit s’élever que les bas-fonds de certains auteurs de tous acabits font surface.
Cela amène des prises de position qui sont trop souvent exprimées sans nuance, avec des titres et des contenus qui punchent. Tout cela se passe sur la place publique. Place publique devenue forum, forum devenu vitrine surdimensionnée sur le monde avec l’utilisation massive des réseaux sociaux. Avec ceux-ci, nous voilà en face d’un immense miroir qui nous renvoie une image de nous tous, ce qui crée parfois des malaises.
Toutefois, ce brassage d’idées, ce fourre-tout d’opinions, et de discussions animées, est un passage obligé pour ce type d’enjeu. C’est évident qu’il aura toujours des dérapages dans ce type de discussions. Pour ou contre c’est une chose, l’exprimer avec ouverture à l’argumentaire des autres en est une autre. Il y aura toujours des hurluberlus qui au lieu d’enrichir un débat et d’y apporter un peu de lumière, le noirciront à l’image de leurs pensées. Avec les impacts que cela risque d’entraîner. Toutefois, depuis quelques jours on sent que les échanges sont moins enflammés, que les véritables enjeux du débat sont abordés avec plus de nuance. En espérant que cela continue.
Je tourne autour du pot. Y a-t-il des impacts négatifs de tout ce débat sur l’image du Québec et donc sur notre industrie ? L’image projetée du Québec dans le monde par les médias et les réseaux sociaux subit une distorsion due à la distance qui sépare les lecteurs hors Québec de notre réalité bien de chez nous. Dans une industrie où l’image a autant d’importance et où la concurrence est aussi féroce, je croirais que oui qu’il y a des impacts, mais sur quels marchés et auprès de quelles clientèles? Il serait intéressant de connaître l’avis des organisateurs de congrès, des grossistes réceptifs, des hôteliers, des représentants à l’international de Tourisme Québec et de vous tous professionnels de l’industrie touristique.
À la fin du texte, TourismExpress vous invite d’ailleurs à répondre à la question : Croyez-vous que le débat sur la Charte des valeurs a un impact sur l’industrie touristique du Québec?
Une stratégie derrière tout ça ?
Plusieurs croient, dont, Lysiane Gagnon de La Presse, que la stratégie du PQ consiste à se placer en bonne position dans l’opinion publique grâce au projet de la charte. Pour ensuite tenter de déclencher des élections avant Noël, donc à partir du 9 décembre, le temps de laisser passer les élections municipales du 3 novembre.
L’autre objectif, affirment certains, est de le faire avant d’avoir à déposer un budget déficitaire. Pourquoi pensez-vous que le PLQ et la CAQ mettent autant d’énergie pour reprendre le contrôle de l’agenda politique en ramenant les discussions sur l’enjeu des finances publiques ou sur d’autres enjeux qui leurs permettraient de reprendre l’initiative. Une grande partie de la réponse se cache dans les estimations qui laissent présager que le gouvernement n’atteindra pas son objectif d’équilibre budgétaire. Si c’est bien le cas, selon les stratèges du PLQ et de la CAQ, cela donnerait à ceux-ci des munitions pour attaquer la crédibilité du gouvernement en matière économique.
Si la stratégie du PQ est de déclencher rapidement des élections, Madame Marois va se retrouver dans une position bien délicate, car il ne faut pas oublier que c’est son gouvernement qui a fait voter la loi 3 sur les élections à date fixe. Voir mon texte sur la loi 3. Certes, la loi 3 n’empêche pas la première ministre de déclencher les élections quand elle le désire, mais si elle le fait pour des raisons uniquement stratégiques, elle contredirait l’esprit de sa loi. Comme l’a fait le premier ministre Harper, qui après avoir fait adopter le même type de loi en 2007, alors minoritaire, déclenchait des élections précipitées quelques mois plus tard en 2008 et conservait la …minorité. Le gouvernement Marois envisage-t-il de suivre le même chemin? Ajoutons à cela que c’est Bernard Drainville qui est parrain de la charte des valeurs et de la loi 3, cela complexifierait encore plus sa tâche, si c’est encore possible.
La place des débats dans une société démocratique
Certains disent que tout ce débat est un faux débat, car il n’y a pas lieu de foutre la pagaille alors que, le Québec était revenu au calme après les débats sur les accommodements raisonnables et la Commission Bouchard-Taylor (2007-2008). Alors, pourquoi aborder un sujet si délicat à ce moment-ci, si ce n’est pas pour des raisons bassement électoralistes s’interrogent plusieurs. L’avenir nous le dira. De plus, dans notre système parlementaire l’objectif d’un parti est de se faire élire et d’un gouvernement de garder le pouvoir. Faire autrement, serait justement de faire de la politique autrement, ce qui semble parfois plus facile à dire qu’à faire. Les propos tenus ces jours-ci, par certains de nos parlementaires dans l’enceinte de l’assemblée nationale et dans les corridors du parlement en sont une autre illustration.
Toutefois, il y a un point pour lequel je ne démordrai jamais. Le Québec est une des sociétés parmi les plus démocratiques et ouvertes du monde. Je n’ai aucune difficulté à m’assoir avec n’importe quels citoyens de la planète pour discuter ou débattre de n’importe quels enjeux qui touchent de près ou de loin à la démocratie. Certes, nous ne sommes pas parfaits, loin de là, mais arrêtons d’attendre l’approbation de tout un chacun quand nous désirons débattre d’enjeux qui contribuent à façonner notre société.
C’est malheureux, mais c’est comme ça, parfois des débats sur des enjeux majeurs ont des impacts sur certaines industries et même sur l’ensemble de l’économie d’un pays. La charte des valeurs peut être un exemple pour l’industrie touristique. Le projet de loi sur les mines en est un autre, en faisant craindre le pire à certains experts et investisseurs miniers de la planète. Autre exemple, les débats sur l’exploitation du pétrole et du gaz de schiste ou celui sur le pétrole de l’ouest acheminé par pipeline au Québec et dans les maritimes. Ces projets de loi touchent directement le type de société que nous désirons pour l’avenir. Loin de moi, l’intention de minimiser les impacts négatifs que certains débats peuvent avoir sur une industrie. C’est tout le contraire.
Il y a des débats de société qui doivent se faire. Les dictats économiques, amplifiés par la mondialisation des économies, ont une influence de plus en plus démesurée sur les gouvernements, le comportement des entreprises et notre quotidien. Le danger c’est qu’ils ont aussi tendance à échapper à notre contrôle, la débâcle boursière de 2008 en est un exemple. Nous devons rester prudents pour nous assurer que les enjeux économiques ne dictent pas nos échanges sur l’évolution d’une société qui réponde à nos aspirations, mais qu’ils y contribuent.
Pourquoi vivre en société si ce n’est pas pour que celle-ci nous permette de nous épanouir ? Une société qui subordonne ses intérêts et ceux de sa population aux dictats économiques, risque d’y perdre son humanité. Doit-on éviter de débattre de certains enjeux qui touchent notre modèle de société par crainte de ces dictats ? La réponse est non !
Est-il possible d’aborder ces enjeux tout en étant attentif à l’évolution de l’économie, surtout en regard du contexte économique qui s’annonce plus difficile que prévu selon de nombreux articles publiés ces derniers jours ? La réponse est oui ! Et c’est une responsabilité qui doit être au cœur des préoccupations d’un gouvernement. Contradictoire tout ça ? Absolument pas ! C’est une question d’équilibre entre le développement économique, la qualité de l’environnement et le développement social et culturel d’une société. Une tâche complexe, s’il en est une, pour nos 125 élus, toutes allégeances confondues, et je suis le premier à le reconnaître.
Une question
N’oubliez pas de répondre à la question de la semaine sur le site de TourismExpress : Croyez-vous que le débat sur la Charte des valeurs a un impact sur l’industrie touristique du Québec?
Comme Louis Rome, je suis ouverte à m’asseoir avec tout citoyen du monde pour partager sur nos idéaux respectifs. Mais pour cela, on doit d’abord être libre de les exprimer sans risquer sa tête. N’oublions jamais que ceux qui demandent au Québec d’accepter ici leurs valeurs, ceux-là même refusent nos valeurs d’égalité et de dignité humaine dans leur pays. Et il n’y aurait pas de danger pour nous….c’est épouvantable de penser cela. Par compassion envers leurs nombreuses consœurs, encore aujourd’hui tuées et torturées, les musulmanes libres n’ont-elles pas envie de retirer ce voile.
Ce commentaire me ramène aux échanges de hier à Tout le monde en parle. C’est un sujet délicat et je demeure convaincu que le dialogue est le meilleur chemin à suivre pour s’entendre, mais aussi il faut être vigilant car les discussions d’aujourd’hui auront un impact sur le demain.
Bonjour à vous
Merci monsieur Rome pour ce billet que je trouve très intéressant et j’aimerai à mon tour faire quelques commentaires en tant que néo-québécois ( je suis au Québec depuis 8 ans) mais surtout à travers de casquette de chercheur et de scientifique qui m’impose une certaine rigueur dans l’argumentaire que je développe en s’éloignant le plus possible de l’émotivité qui touche ce dossier.
1- Pour répondre directement à votre question sur l’impact de la charte sur le tourisme. Probablement qu’il y aurait des effets sur l’image du Québec et surtout dans la région MENA. La question qui se pose maintenant est-ce une région prioritaire pour le Québec ? la réponse est non eu égard aux statistiques de fréquentation de la province. Cependant tenant compte du phénomène de déformation de l’information, l’image de la province risque d’être affecté surtout dans le reste du Canada et des ÉU, nos deux principaux marchés. Pour évaluer cet impact, il faut toutefois faire des études d’opinion avant et après pour pouvoir avoir l’heure juste.
2- Sur la question de la démocratie du système québécois. Il n’y aucun doute là-dessus. Je pourrai à mon tour s’asseoir avec tous citoyens du monde pour en débattre et le convaincre.
3- Sur la question de la charte ( que j’étudie de façon sereine et sans émotivité ) : On a très certainement le droit absolu de débattre sur le sujet comme sur n’importe quel autre sujet. Ne pas le faire relève d’après moi de l’auto-censure digne des dictatures archaïques qui existent jusqu’à aujourd’hui. Nonobstant, tous les sujets ne doivent pas être traités de la même façon eu égard aux enjeux qui peuvent être soulevés. Et c’est là mon problème avec cette charte. le gouvernement péquiste, comme celui des libéraux avant, ont voulu naviguer sur un malaise qui existe auprès d’une certaine population. Toutefois vu la sensibilité du sujet il fallait à mon avis aller par étapes en étudiant le dossier dans le cadre d’une commission parlementaire d’abord, en s’appuyant sur des études de terrain ensuite, et finalement en engageant des discussions avec les leaders religieux des principales communautés concernées par le projet de charte. malheureusement le gouvernement semble se baser sur des oui-dires comme le prouve la sortie de monsieur Drainville sur TLMP et sur les différentes stations de radio et de télévisions. Sur le plan de la rigueur que nécessite le débat autour d’un tel sujet, j’estime que le gouvernement n’a pas fait ses devoirs et il aurait pu Investir les 2 M de dollars dépensées en pub dans une démarche plus consultative au lieu de vouloir faire cavalier seul.
4- Je tiens aussi à répondre à madame Dufour en mettant sur la table les mêmes arguments que ceux présentés hier dans TLMP. Dans n’importe quelle approche de comparaison il faut que les deux éléments soient sur le même pied d’égalité. Quand on compare le Québec, une société démocratique et ouverte à l’Algérie, ou pakistan ou à l’iran je trouve que c’est indigne de comparer notre société à ces dictatures. Il me semble qu’on doit se comparer aux meilleures et non aux pires. En sus, chaque pays à sa propre histoire qui est explicative de l’état actuel des choses et par conséquent le modèle de la laïcité québécois doit tenir compte de cet élément.
4- sur la Question du voile, je comprends madamde Dufour tout à fait l’expérience des québécoises ayant lutté pour leur émancipation avant et après la Révolution tranquille. Je le sais ce n’est pas par ce qu’on me la dit ou raconté car j’ai étudié profondément l’histoire du Québec dans ma thèse depuis le 19ème siècle et jusqu’à aujourd’hui. Toutefois, j’aimerai apporter quelques nuances que les gens omettent de tenir compte dans leur jugement. La religion au Québec dans les années 30 à 60 était une affaire institutionnelle d’où le poids et l’usage abusif de l’instrumentalisation de la religion. Aujourd’hui le portrait est tout a fait différent, les communautés religieuses comme on les nomment aujourd’hui sont réunies dans le cadre de communautés de valeurs et non dans le cadre des institutions. l’agissement de chaque individu ne relève que de sa propre foi et non d’une directive d’une institution X ou Y. Par conséquent il n’existe aucun projet politique derrière comme le pensent certaines personnes puisque je n’ai jamais entendu dire que quelqu’un a forcer une autre personne à porter signe religieux.
5 – Ceux qui pensent aujourd’hui qu’en 2013, et au Québec, que les femmes qui portent le voile le font par obligation ils se trompent malheureusement royalement. Car au-delà des faits-divers les femmes dans notre société ont une multitude de recours si jamais quelqu’un essaye de leur imposer quoi que ce soit.
Finalement, en tant que québécois de confession musulmane, je peux accepter de porter une partie du blâme car nous avons un devoir d’aller à l’extérieur des grandes régions métropolitaines pour expliquer notre vision des choses et de ne pas laisser la place aux médias pour construire des préjugés. Notre devise pour les prochaines années sera de communiquer de convaincre et de discuter car c’est le seul moyen de changer les perceptions.
Encore une fois merci
Mohamed Reda KHOMSI
Ph.D en études urbaines
Chargé de cours à l’ESG UQAM
Monsieur KHOMSI : si les immigrants se décidaient à visiter les régions du Québec et leurs habitants…
M. ROME : si les ATR s’intéressaient à eux…
C’est bête et décourageant !
Il y a plusieurs années le ministère du Tourisme avait fait une étude de marché pour cette clientèle, qui confirmait le grand intérêt pour les immigrants de découvrir le Québec et ses régions il en a résulté une stratégie de placement média dans des hebdos qui s’adressaient spécifiquement à eux. De mémoire des hebdos : italien, grec et portugais. Depuis, le ministère a cessé ses actions sur l’intra Québec. Il est à souligner que Tourisme Québec va recommencer à faire des actions publicitaires sur le marché québécois. Il faut aussi dire que la situation a beaucoup évolué avec l’e-tourisme. En ce qui a trait aux ATR, il faudrait leur poser la question.
Oui, je savais cela, M. Rome. Je sais aussi ce que les ATR pensent en général. On ne rejoint pas les immigrants avec de la publicité. C’est plus compliqué. L’e-tourisme…?
Le e-tourisme désigne les activités du secteur du tourisme, sur Internet, donc des nouvelles technologies (web, réseaux sociaux, centrales de réservations, etc.). Ce qui permet de s’informer, de magasiner, d’acheter ou de commenter, sur Internet, des prestations touristiques.
M. Khomsi,
Vous estimez que vous êtes un scientifique objectif ?
Foutaise. Vos propos que sont qu’idéologique.
M. Richard
Je pensais qu’on pouvait débattre sereinement sans utiliser des mots déplacés même si on est totalement en désaccord sur plusieurs points. Décidément ce n’est pas le cas. Néanmoins, merci pour vos commentaires.
Bien sûr, bien sûr…Vous en profitez cependant pour vous esquivez…Ce n’est pas grave…
M. Khomsi,
Je suis en accord avec votre analyse et les nuances que vous apportez sur l’impact de la charte sur notre industrie.
En regard de la charte comme telle. Je ne crois pas à un prophète à un dieu ou à des dieux. Pour moi les dieux, prophètes, miracles et les saints qui ont supposément réalisé ceux-ci, de même que toutes les religions qui les accompagnent sont une création de l’homme et non le contraire. Entendons-nous bien, je crois que pour beaucoup d’hommes et de femmes la religion est une source de spiritualité. Pour moi et beaucoup d’autres, nos sources de spiritualité sont d’un autre ordre.
J’aspire à un État où la séparation de l’Église et de l’État est clairement affirmée (pas de crucifix à l’assemblée nationale, par exemple) et qui est neutre à l’égard des religions. Sur ces points une position très similaire à celle de Jacques Parizeau. Je crois que le débat sur la charte est mal amené et mal mené. Je demeure toutefois convaincu qu’il y a des changements qui doivent être apportés pour clarifier la manière d’être d’un État laïc. Deux pierres d’assises : la liberté de religion et d’expression et l’égalité absolue entre les hommes et les femmes, le tout dans un État démocratie et laïc qui permet à la différence (culture, religion et autres) de s’exprimer.
Une église, une mosquée ou une synagogue sont pour moi des lieux spirituels, des lieux de recueillement et de méditation. Même non-croyant, quand je pénètre dans un lieu de culte celui m’inspire au recueillement, me calme, et me permet de me connecter avec moi-même, mais aussi avec les autres. Ma spiritualité et ma recherche d’épanouissement je ne la trouve pas auprès d’un dieu, mais dans la vie, tout simplement. De plus, la charte des valeurs n’aurait jamais dû porter ce nom car mes valeurs à moi sont d’un autre ordre, sûrement pas religieuse.
Enfin et d’une manière plus globale n’oublions pas que tout ce qui est extrémiste est source de conflit, que ce soit pour les religions, le nationalisme et l’exploitation des ressources naturelles.
M. Rome
Merci pour votre réponse que je partage entièrement. Comme je l’ai dis dans mon message précédent, le plus grand défaut de ce projet de charte n’est pas d’enclencher le débat mais plutôt la manière de le faire. Vous avez certainement lu hier que le nombre d’agressions vis-à-vis des québécoises de confession musulmanes portant le voile a augmenté de façon dramatique depuis le débat sur la charte. Ce qui est le plus désolant encore c’est que le ministre en charge n’a fait qu’un petit commentaire appelant les gens au calme. Honnêtement nous commençons à avoir peur.
Très intéressant mais je pense que tu es passé à côté du sujet annoncé à savoir quel rapport y-a-t’il entre la Charte des valeurs et l’industrie touristique et quels sont ses impacts sur celle-ci ?
Daniel,
C’est peut-être le titre qui aurait dû être différent. Je tentais de situer le débat sur la charte par rapport à d’autres enjeux importants qui ont fait l’objet de débat et qui doivent se faire même si parfois cela pouvait faire du tord à une industrie. C’est dans ce cadre que je fais le rapport entre la charte et le tourisme dans mon texte.
Pour ce qui est des impacts, je crois que nos vendeurs de la destination (centres de congrès, représentants de TQ à l’internationale…) ont dû aborder ce sujet avec certains clients et dans un contexte de vive concurrence cela ne doit pas toujours être évident. Malheureusement, et ce trop souvent et pour la plupart du temps pour de bonnes raisons, ceux qui détiennent ce type d’information ne la rapporteront pas sur la place publique. Mais à ce que je sache, TQ n’a pas dit publiquement que le débat ne nuisait pas d’une manière ou d’une autre à l’image du Québec. D’où la question qui reste en suspens, est-ce que le débat sur la charte des valeurs nuit à l’image du Québec et donc à l’industrie touristique. Si tu relis les résultats du sondage de TourismExpress, dans l’industrie l’avis est partagé à 50\50 un score qui se rapproche de la position des Québécois par rapport à la charte des valeurs.
Daniel, c’est toujours un plaisir pour moi d’échanger avec toi.
À bientôt
Daniel,
Si tu as lu le TourismExpress de ce matin (vendredi 4 oct.) tu as sûrement constaté que le sondage sur la charte a carrément changer de bord du OUI fortement majoritaire du début de la semaine nous sommes passé au NON à 53,25% et au OUI à 45,45%. Donc, une forte majorité estime que le débat sur la charte n’a pas d’impact sur l’industrie touristique du Québec.