Billet originalement publié le 29 août 2012 dans le Journal de Montréal.
La crainte d’un rendez-vous manqué!
Est-ce que les Québécois se réapproprient peu à peu leur droit de parole dans les affaires de la cité? À lire les nombreux blogues et les sites Internet à caractère politique. Ajoutons à cela les manifestations de la rue accompagnées du tintamarre des casseroles et la création récente de plusieurs partis politiques : il n’y a aucun doute.
Pourtant, la participation aux élections est en baisse. Est-il possible que, plus les Québécois s’intéressent aux enjeux politiques, moins ils n’ont d’intérêt pour les politiciens et la manière qu’ils pratiquent la politique!
Un rendez-vous manqué!
C’est en quelque sorte un rendez-vous manqué, depuis trop longtemps, entre les aspirations des citoyens et la classe politique.
Les enjeux de la campagne sont connus. Les attentes sont nombreuses et diversifiées, parfois irréalistes. Toutefois, si les partis politiques n’y répondent que sous la forme d’une litanie de promesses et d’engagements, dans une campagne où le message doit être aussi court et précis que les flashs des médias. Le tout, en suivant le modèle importé des États-Unis et mis en pratique par le parti conservateur de Harper, que les élections se gagnent sur les faiblesses des autres, plutôt que sur les forces de ses propositions.
Eh bien! Le rendez-vous sera manqué!
Les attentes
La réponse des partis doit dépasser la simple liste d’actions et de promesses. Ils doivent articuler leurs réponses en situant les enjeux et les attentes des citoyens dans un cadre plus large.
Tout en espérant ne pas déformer les propos de Mathieu Bock-Côté dans son livre, La fin de cycle. Aux origines du malaise politique québécois, publié chez Boréal, afin de tenter d’exprimer les miens. «…la prétention démiurgique du pouvoir à refonder la société comme si elle lui appartenait, comme si la société appartenait à l’État».
Voilà le nœud, l’État agit comme si la société lui appartenait, alors que c’est le citoyen qui est propriétaire de l’État et de la cité.
Un modèle à renouveler
Hérité de la révolution tranquille, le modèle québécois a contribué à façonner notre société. Une société distincte, entre autres, par son mode d’intervention de l’État. Toutefois, j’ai l’impression que du modèle développé de façon proactive, nous sommes passés à un développement en réaction aux enjeux du moment, à coup de nouveaux programmes économiques et sociaux. Alourdissant celui-ci, tout en donnant l’impression que l’État pouvait et devait tout régler : Un État providence qui échappe au contrôle du citoyen.
Le contrôle de l’État par le citoyen passe par un renouvellement du modèle dont nous nous sommes doté. Des choix parfois difficiles seront à faire.
Un rendez-vous manqué ?
Il reste encore quelques jours à nos politiciens pour saisir l’écart entre les attentes de leurs concitoyens et la manière qu’ils y répondent. Est-ce possible? Moi, je vais y être au rendez-vous. J’espère que les Québécois vont se réapproprier la cité, qu’ils se doteront d’un État dont ils seront les véritables propriétaires.
Mon cher Louis, je n’ai aucune idée où je me situe dans la demi de gauche ou la demi de droite ou le quart nul part. Mais je crois que le ton et l’angle sont propres à chacun. Tout se dit, mais il y a la façon, son style et le moment. Mais je sais une chose, bien que je sois plus silencieux depuis un an, je n’en pense pas moins. Et il n’est jamais arrivé qu’on ait pu me démontrer que j’avais errer. La dentelle, je laisse cela à d’autres. Trop peu disent tout haut ce que la majorité silencieuse n’ose balbutier. Cela laisse bien trop de place à une société de structures hyperboliques et hypertrophiées. Ose écrire tes pensées. Je ne suis pas le plus grand diplomate, mais au moins, ça a l’avantage d’être clair. Vas-y à fond de train mon cher. Salut
André, ça fait trop longtemps qu’on a eu un brin de jasette ensemble. Eh bien oui! J’ai décidé de prendre la plume à mon tour pour tenter de relancer le débat sur des dossiers importants de l’industrie. Toi et moi nous n’avons pas le même style, j’ai une approche différente, mais pour de nombreux dossiers nos chemins se sont souvent croisés par le passé et pourquoi pas pour le futur? J’espère te revoir aux Assises et GPTQ. Merci pour ton commentaire.
André, dans ma réponse, je mentionnais que nous nous sommes croisés dans de nombreux dossiers. Un a été plus marquant que d’autres, celui sur la reddition de compte, tous ces heures et jours que tu y avais consacrés. Ensuite le travail d’équipe avec plusieurs DG pour encourager toutes les ATR à l’utiliser. Aujourd’hui, c’est un outil de gestion qui s’il est toujours aussi bien utilisé peut être d’une grande utilité. La reddition de comptes est un outil de gestion qui vient en support à une saine gouvernance. Quand le vérificateur général débarque dans un ministère, par exemple chez Tourisme Québec, la reddition de comptes du réseau des ATR est la meilleure démonstration d’une gestion transparente par des organismes qui reçoivent à un niveau ou à un autre le soutien de l’État. Il y a une chose qui est évidente pour moi, si le « réseau » des CRÉ avait développé ce type d’outil et l’avait utilisé de façon efficiente, le gouvernement ne se poserait sûrement pas autant de questions sur l’utilisation des fonds publics.