Publié le 18 novembre 2014 dans TourismExpress
Le 39e congrès des festivals, événements et attractions de la FEQ-SATQ qui s’est déroulé du 10 au 12 novembre peut être considéré comme un succès par ses organisateurs. Les participants étaient nombreux et les sujets choisis pour les ateliers et les conférences ont semblé combler leurs attentes. De mon côté, c’est la conférence de clôture du congrès, donnée par René Vézina, chroniqueur au journal Les Affaires et blogueur sur LesAffaires.com, qui a retenu mon attention.
Un des attraits pour moi de participer à ce type d’événement, en plus d’assister aux conférences, réside dans les nombreux échanges de corridor entre les participants. Deux sujets revenaient régulièrement au cours des conversations, la révision du modèle d’affaires de l’industrie et de sa gouvernance de même que le climat d’incertitude que cela provoque au sein de l’industrie.
Dans ce contexte la conférence de René Vézina arrivait à point nommé. Comment, à partir d’une conjoncture économique délicate, peut-on saisir des opportunités d’affaires.
Une reprise économique à géométrie variable
Alors qu’aux États-Unis plus de 200 000 emplois ont été créés depuis 8 mois, le Canada suit avec 182 000 emplois en douze mois, le Québec, de son côté, a perdu 112 000 emplois à temps plein depuis janvier 2013, et frôle la récession.
Dans sa démarche pour relancer l’économie, tout en tentant de régler les défis structurels du Québec, le gouvernement devra prendre en considération l’impact d’un choc démographique. René Vézina nous a rappelé qu’en juillet 2011, la démographie au Québec avait basculé. Pour la première fois, la population âgée de plus de 65 ans était plus importante que celle des 15 ans et moins. Au point qu’en 2030, comparé à l’Ontario, le Canada et les États-Unis, c’est au Québec que, proportionnellement, la population des 65 ans et plus devrait être la plus nombreuse.
Et le tourisme dans tout ça
Après un tour d’horizon sur l’importance de l’industrie touristique pour l’économie du Québec et son immense potentiel de développement, M. Vézina a toutefois souligné les risques de retard dans la réalisation du Plan de développement de l’industrie touristique (PDIT) qui selon ses dires a été « stoppé net dans son élan », tout comme la Stratégie maritime du gouvernement.
Selon lui, pour combattre le climat d’incertitude qui commence à s’installer, il est essentiel de mobiliser les acteurs de l’industrie. Le Rapport du Comité de performance de l’industrie touristique (rapport Rozon, mai 2011) est d’ailleurs un exemple à suivre selon René Vézina pour mobiliser les troupes.
À ce propos, il a invité le ministre de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations (MEIE), M. Jacques Daoust, à relire et à réactualiser le rapport Rozon qu’il a lui-même contribué à produire comme participant au comité à titre de Président d’Investissement Québec.
Sur les travaux de la ministre Dominique Vien pour revoir le modèle de gouvernance, M. Vézina ne va pas jusqu’à proposer un modèle de structure, ministère ou agence, mais il croit que « remettre entre les mains des acteurs les initiatives (et l’argent) … tout en assurant l’imputabilité » est une option qui devrait être sérieusement envisagée par la ministre. Tout en ajoutant, pour préciser sa pensée, que « de toute façon, on ne pourrait pas faire pire ». Pour ensuite suggérer que cela permettrait « d’arrêter le jeu des portes tournantes » au ministère du Tourisme.
Par où commencer!
René Vézina encourage l’industrie touristique à se regrouper, de n’avoir de cesse de faire des représentations à tous les paliers gouvernementaux. De « mettre l’accent sur la formation et l’excellence à tous les niveaux ». De miser sur les champions, en acceptant le principe que les retombées de ceux-ci profiteront aux plus dynamiques, qu’ils soient en régions ou dans les grands centres.
Pour clore sa conférence, il suggère de suivre la stratégie de Wayne Gretzky au hockey et que Steve Jobs, d’Apple a déjà cité « Je patine vers l’endroit où je pense que la rondelle va aller, et non pas vers où elle se trouvait »
À nous la rondelle!