Le Saint-Laurent touristique et la quête du Saint Graal

fleuve-saint-laurentLors du conseil général de la Coalition avenir Québec des 23 et 24 mars derniers, François Legault a donné le coup d’envoi au Projet du Saint-Laurent « La vallée de l’innovation ». Plusieurs médias ont souligné le côté rassembleur du projet, comme André Pratte de La Presse ou comme Pierre Duhamel, journaliste et blogueur, qui considère que c’est le type de projet qui frappe l’imaginaire des québécois. Le projet a ses faiblesses et il n’est qu’au début de son élaboration, nous n’avons à ce jour que les grandes lignes des trois principaux chantiers du Plan. François Legault s’est engagé à compléter l’élaboration de son plan, en allant consulter les régions et les joueurs impliqués.

Mise en scène

J’imagine une scène où François Legault croise le ministre délégué au Tourisme, M. Pascal Bérubé, dans les corridors de l’Assemblée nationale, ce dernier lui remettant le Plan de développement de l’industrie touristique 2012-2020 « Un itinéraire vers la croissance », thème aussi cher à la CAQ, qu’au PQ et PLQ. En invitant celui-ci,  à lire les pages 39 à 42 du Plan de développement, portant sur la stratégie de développement du Saint-Laurent pour en faire une icône touristique internationale, pour alimenter sa réflexion.

M. Legault faisant preuve de fairplay acquiesce à la demande de M. Bérubé, mais tout en ajoutant, arène politique oblige, que le Plan de développement a été concocté sous le gouvernement précédent, par Mme Nicole Ménard, ministre du Tourisme de l’époque. Et M. Bérubé, de répliquer que c’est bien exact et que d’ailleurs lors de son premier discours devant l’industrie touristique comme ministre délégué au Tourisme, celui-ci avait même souligné le travail de Mme Ménard. En ajoutant que cette manière de faire, de reconnaître les efforts d’un autre parti, fait partie de l’engagement du Parti Québécois pour faire de la politique autrement. Tout en ajoutant pour clore l’échange que sous sa gouverne, le Groupe de travail mixte sur le Saint-Laurent a été créé pour faire du Saint-Laurent un projet touristique rassembleur pour l’ensemble des Québécois.

Et pourquoi pas?

Un observateur de la scène aurait pu tirer la conclusion qu’il est toujours possible pour les trois principaux partis de  l’Assemblée nationale d’assurer la continuité d’un projet, et même de l’enrichir en partageant la réflexion des autres. N’est-ce pas une autre manière de faire de la politique autrement? Pour avoir côtoyé de nombreux politiciens et politiciennes  toutes allégeances confondues, quand la volonté y est cela fonctionne. Toutefois, un petit coup de pouce de temps à autre d’un bon metteur en scène (meilleur que moi) serait sans doute apprécié.

Pour la petite histoire

Aux fins de l’histoire, je vous rappelle que faire du Saint-Laurent une icône internationale trouve sa source dans le Rapport du comité de performance (Rapport Rozon), déposé aux Assises de mai 2011. De plus, au tout début des discussions du comité sur le sujet, nous considérions le Saint-Laurent comme étant une porte d’entrée du Québec, au même titre que Montréal et Québec, de même que l’Outaouais. Une porte d’entrée parce que le Saint-Laurent est la « Rivière qui marche » d’où les explorateurs européens furent accueillis par les premières nations. En faire une icône touristique internationale, car celui-ci pénètre au cœur du Québec parce qu’il a façonné notre culture et nous a ouvert sur le monde. Monde que nous désirons aujourd’hui accueillir.