Note : ce texte a été publié la première fois dans le TourismExpress du 5 juin 2014
Depuis l’année 2010-2011, le budget du ministère du Tourisme a diminué d’environ 10%, passant de 140 millions de dollars à 127,2 millions. Sachant que pendant la même période les coûts d’opération ne cessaient d’augmenter, il est de plus en plus évident que le ministère aura de la difficulté à poursuivre sa mission de développement de l’offre et d’en faire la promotion, tout en favorisant la concertation au sein d’une industrie si complexe.
Un budget à la baisse
Pour l’année 2014-2015, le budget du ministère subit une baisse de 3,7 millions par rapport à l’année 2013-2014. Je cite le plan annuel de gestion de dépenses du ministère «Cette variation (3,7 M$) résulte essentiellement des mesures d’économie au budget de dépenses 2014-2015». La question se pose où sera effectuée cette compression des dépenses? Dans le fonctionnement du ministère ou de la rémunération de ses employés? Dans les services aux touristes ou aux entreprises?
On trouve une piste de réponse dans une citation du ministre des Finances, Carlos Leitão «Les efforts à réaliser pour retourner à l’équilibre budgétaire seront essentiellement concentrés sur les dépenses publiques, soit plus de 90% en 2014-2015. Pour 2015-2016, une fois l’analyse systématique des programmes entamée, cette part sera portée à 95%».
Le ministère va se retrouver devant un dilemme. Avec ce rythme de diminution de son budget et avec l’approche privilégiée du gouvernement de mettre surtout à contribution les ministères pour l’atteinte de l’équilibre budgétaire. Il devra choisir entre la qualité ou la quantité des services et programmes offerts.
La révision des programmes
Avec la mise en place de la Commission sur la révision permanente des programmes, qui sera sous la présidence du président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, tous les secteurs d’activités économiques seront touchés positivement ou négativement. Les travaux de la commission porteront entre autres, sur :
- La pertinence des programmes;
- La réduction ou la révision de leur portée;
- L’administration efficiente et efficace de ceux-ci;
- La structure de gouvernance qui les supporte;
- Et enfin, il aura la mise en place d’une évaluation continue des programmes.
Avec un tel scénario, l’industrie touristique a tout intérêt à entreprendre elle aussi une révision de ses manières de faire (modèle d’affaires, gouvernance, etc.) avant de se faire imposer des programmes diminués et/ou ne répondant pas aux besoins de l’industrie.
Des bonnes et des mauvaises nouvelles
TourismExpress va vous revenir avec une analyse exhaustive du budget 2014-2015, qui inclura les bonnes et les mauvaises nouvelles pour l’industrie. Pour l’instant il faut signaler les engagements financiers du gouvernement pour les célébrations du 375e anniversaire de Montréal, à l’Oratoire Saint-Joseph, pour le site de débarquement des croisières de Dalhousie à Québec, de même pour le déploiement de la stratégie de mise en valeur du Saint-Laurent et enfin, la relance de la stratégie touristique au nord du 49e parallèle (Plan Nord).
Tandis que pour les nouvelles négatives, il y a entre autres, la diminution de 25 à 20% du crédit d’impôt pour la modernisation de l’offre de l’hébergement, l’incertitude entourant la révision des programmes et le questionnement sur la capacité du ministère du Tourisme à poursuivre sa mission originale. À cela s’ajoute la remise en question de la majorité des engagements du précédent gouvernement, dont des éléments de la «politique Priorité emploi» et les 170 M$ réservés pour l’industrie touristique.