Selon une étude de 2013 sur les impacts du tourisme lesbien, gai, bisexuel et transgenre (LGBT) au Québec, le marché américain des LGBT représenterait 233 millions$ en retombées. Tandis que les touristes LGBT Canadiens (hors Québec) rapporteraient 154 millions$, les Québécois 30 millions$ et les LBGT étrangers 80 millions$, pour un total estimé de 497 millions$ annuellement. L’étude souligne que les communautés LGBT du Québec et des États-Unis, possèdent un budget voyage annuel de 40% à 60% supérieur à la population hétérosexuelle, d’où l’attrait des LGBT pour l’industrie touristique québécoise.
Ces conclusions sont tirées d’une étude, rendue publique hier (18 févr. 2014), commandée en 2013 à la Chambre de commerce gaie du Québec (CCGQ), par le ministre délégué au Tourisme du Québec, M. Pascal Bérubé, pour faire un état de la situation en matière de tourisme lesbien, gai, bisexuel et transgenre au Québec.
Pour mieux comprendre le présent, un retour dans le passé
L’étude fait état de la situation du tourisme LGBT au Québec en rappelant que le Québec a été précurseur en matière de reconnaissance des droits et libertés des communautés LGBT. C’est d’ailleurs ce qui amena le gouvernement québécois via le ministère du Tourisme à devenir un des premiers États au monde à se pencher sur la question de la réalité touristique « gai » dès le milieu des années 90.
Toujours selon l’étude le ministère du Tourisme, en s’associant dès 1998 à Tourisme Montréal, à l’Office du tourisme de Québec et à Air Canada, était en avance sur toutes les villes américaines et canadiennes pour s’attaquer au marché touristique américain en vue de l’obtention des Jeux gais de 2002. L’étude fait remarquer que c’est tout ce travail de positionnement de la destination « QUÉBEC OPEN » dans la communauté LGBT américaine et d’Europe, qui aura aussi permis de positionner Montréal pour l’obtention en 2006 des 1ers World Outgames.
Une baisse significative
Toutefois, après un point culminant en 2006 avec les World Outgames, depuis 2007 le tourisme LGBT au Québec a subi une baisse significative. Selon l’étude, bien qu’il soit difficile de faire l’équation directe entre la chute significative de -18% du tourisme international sur le Canada/Québec et la baisse du marché touristique LGBT, il semble plausible pour la CCGQ que le tourisme rose ait suivi la même courbe descendante.
Des recommandations pour corriger le tir
La recommandation maîtresse de l’étude insiste sur la nécessité de renouer avec le travail en concertation entre Tourisme Québec et toutes les principales organisations de promotion et d’organisation d’événements LGBT pour retrouver l’élan perdu.
Les recommandations portent sur 5 enjeux, en voici un résumé :
- Étant donné la déficience en matière de données de recherche sur le tourisme LGBT au Québec, l’étude recommande entre autres d’améliorer de façon significative la qualité des études sur le sujet, et propose différents moyens pour y arriver;
- La CCGQ constate qu’il y a un manque de vision partagée et de concertation pouvant mener à une stratégie d’ensemble à laquelle les artisans de l’industrie peuvent se greffer. Pour corriger la situation, la CCGQ suggère la tenue d’assises, regroupant l’ensemble des acteurs de l’industrie touristique pour relancer le Québec comme destination LGBT de premier choix, en s’appuyant sur un plan d’action de 5 ans.
- L’étude recommande toute une série d’actions pour favoriser le rayonnement du tourisme LGBT. Par exemple, en misant sur la campagne « Québec Original », ou en mettant en valeur le modèle unique du LGBT québécois à l’international en matière de droits de la personne, d’événementiel, de culture ou des affaires.
- Pour le financement, il est entre autres, recommandé que les programmes de financement de Tourisme Québec prennent en considération les spécificités et les retombées du tourisme LGBT. De plus, il est recommandé au ministre d’intervenir auprès de ses collègues des autres provinces canadiennes, afin de remettre le tourisme LGBT dans la stratégie canadienne de tourisme via la CCT.
- Et enfin des recommandations portent sur la réglementation et le cadre législatif.
À lire
Une étude qui arrive à point nommé pour contribuer à l’atteinte des objectifs du Plan de développement de l’industrie touristique 2012-2020. La lecture de celle-ci devrait être bénéfique pour tous ceux qui s’intéressent déjà au marché LGBT ou qui devraient s’y intéresser.
Pourtant lors du derniers gueuleton touristique on observait un changement de comportement de cette clientèle qui s’aligne désormais sur le comportement de la clientèle conventionnelle
Il me semblait aussi, mais dans les recommandations de l’étude il est demandé de faire des études plus approfondies sur cette clientèle, celles-ci vont peut-être nous éclairer.