Cette entrevue a été publiée sur : www.tourismexpress.com
Dès le début de notre entretien le ministre délégué au Tourisme, M. Pascal Bérubé m’informe qu’être responsable du tourisme au Québec était une demande de sa part auprès de la première ministre Mme Marois. La petite histoire ne dit pas s’il a eu à insister, mais un fait demeure, j’ai devant moi un ministre convaincu et convaincant.
Retour sur 18 mois d’activité
À ma première question sur son bilan après ces 18 premiers mois à occuper le siège de ministre délégué au Tourisme, il part au quart de tour, en commençant par souligner que pour lui et son gouvernement le tourisme est économique et identitaire. Économique, car l’industrie touristique est présente dans toutes les régions et contribue efficacement à la diversification de l’économie de celles-ci. Identitaire, car c’est cette identité qui nous fait distincts et qui doit autant contribuer à rassembler les Québécois de toutes origines qu’à attirer les visiteurs.
En parlant d’économie, il rappelle qu’à son arrivée à la tête de Tourisme Québec, il n’y a pas eu de rupture par rapport à la mise en œuvre du Plan de développement de l’industrie touristique 2012-2020 (PDIT). Au contraire affirme-t-il, il a même mis en place des éléments essentiels à sa réalisation, dont la concrétisation du PADAT avec 85 millions de dollars sur 5 ans et l’annonce de la politique économique de son gouvernement qui prévoit 225 millions pour l’industrie. Ces actions démontrent sans conteste, que la première ministre croit en l’importance de l’industrie touristique.
À ma question, à savoir où en sont rendus les travaux sur le PDIT et ceux des différents comités qui ont été formés. Fier, il exhibe devant moi deux des quatre propositions de plan d’action : « Stratégie d’ensemble de mise en valeur 2014-2020 et plan d’action 2014-2017 pour Le Saint-Laurent touristique – Du fleuve à la mer, 4000 km de découvertes et celui de « L’hiver au Québec – Une expérience variée, un plaisir unique ». Les rapports ne sont toujours pas publics, mais d’ici la fin de l’hiver ils seront accessibles à tous.
Le rapport du Vérificateur général du Québec
Nous avons abordé, le dossier du rapport du Vérificateur général du Québec (VG) sur Tourisme Québec et quatre ATR. Rapport qui a été très sévère à l’égard de certaines pratiques à Tourisme Montréal, bien que cela est passé sous le radar parce que tous les projecteurs étaient pointés sur Montréal, Tourisme Québec a aussi été sévèrement critiqué par le VG. Il me rappelle qu’il prendra la parole lors de la Commission parlementaire qui portera sur l’utilisation inappropriée de fonds publics par Tourisme Montréal, le 10 février prochain. Il va faire connaître sa position sur les conclusions du rapport et ce qu’il a l’intention de faire pour remédier à ce qu’il a qualifié de dérapage. Toutefois, il ajoute qu’il n’a aucun doute sur la performance de Tourisme Montréal, mais que des ajustements seront nécessaires. Il a été impossible de savoir en quoi cela consisterait et s’il avait l’intention de proposer des actions qui toucheraient l’ensemble des partenaires que Tourisme Québec supporte.
« Original » la campagne intra-Québec de Tourisme Québec
À propos du retour de Tourisme Québec, après plusieurs années d’absences dans des campagnes publicitaires sur le marché québécois, le ministre assure que la campagne actuelle est pertinente et cadre dans la vision économique de son gouvernement. L’offensive publicitaire de Tourisme Québec est d’un montant de 550 000$, réparti entre TQ pour 50%, et les partenaires qui se partagent l’autre moitié de l’investissement ; Tourisme Montréal, l’Office de Tourisme de Québec, la SÉPAQ et la Société des casinos du Québec.
Pour les marchés hors Québec, en plus des efforts de Tourisme Québec, il prévoit continuer à participer à des rencontres pour faire la promotion du Québec. Après la France et la Belgique, rappelle-t-il, il a été à New York pour développer et renforcir des contacts. Pour l’année 2014 il cible, entre autres, le reste du Canada, dont l’Ontario et des discussions avec la CCT à propos de leur stratégie (ou non-stratégie) sur le marché américain. Il va continuer d’appuyer toutes les démarches afin d’augmenter les liaisons aériennes entre Montréal et le reste de la planète.
Les défis de l’hébergement
En plus des actions portant sur l’hébergement illégal récemment le ministre a annoncé la création du comité sur l’avenir de l’hôtellerie. Celui-ci se penchera entre autres, sur les défis d’adaptation de ce secteur face à l’évolution rapide de l’industrie et des habitudes de consommation des voyageurs. Il est évident que les impacts des systèmes tels que, Booking.com, AIRBNB, etc. et les réseaux sociaux seront au cœur des discussions. Il croit aussi essentiel de bien analyser la situation pour être en mesure de passer à l’action en ayant dans les mains le maximum d’informations.
Brièvement, à la toute fin de l’entrevue, nous avons abordé le livre de François Legault, Cap sur un Québec gagnant – Le Projet Saint-Laurent. Il ne semble pas avoir été impressionné par l’approche touristique de celui qui a déjà été son ministre à une autre époque. Il est plutôt convaincu que le tourisme joue un rôle accessoire dans le Projet Saint-Laurent de M. Legault.
L’entrevue se termine aussi vite qu’elle a commencé, car déjà d’autres acteurs de l’industrie attendent. La porte de la salle de conférence est à peine fermée que déjà le ministre plonge dans le sujet. C’est à croire que la vie professionnelle d’un ministre délégué est une suite interrompue de réunions.
J’aurais aimé que tu demandes au ministre comment il entendait utiliser les 85 + 225 millions de beaux dollars pour donner de la verve à la dimension « identitaire » du tourisme qui, selon lui, « doit autant contribuer à rassembler les Québécois de toutes origines »… qu’à attirer les visiteurs. Penses-tu, toi, que le tourisme puisses avoir cette contribution sociale et, si oui, par quels moyens, quels mécanismes ? Tu sais comme moi que les jeunes montréalais, de toutes origines, connaissent très peu le Québec. De même pour les immigrants, récents ou non, qui vivent majoritairement à Montréal. Moi, en tout cas, je pense qu’il faut travailler avec les jeunes, faire se rencontrer ceux de la ville et des régions.
Nathalie,
Pour le 225M, il y a 55M officiellement engagés par la SEPAQ, le 170M restant doit faire partie du prochain budget et si le gouvernement change (élections) rien ne garantit qu’il sera toujours réservé pour le tourisme. Le 85M du PADAT (pour le produit) est un programme de 5 ans d’Investissement Québec/Tourisme (voir un texte précédent sur mon blogue)
On jase là! La piste des jeunes est une excellente idée. Par exemple, les étudiants du secondaire pourraient découvrir avec leur classe : 1) leur région (sec III) 2) la capitale Québec (sec IV) 3) Montréal (sec V) et ceux qui habitent à Montréal ou Québec doivent visiter une région. Objectifs : histoire, culture et activités diverses. Si tu veux qu’un pays t’appartienne marche-le.
Le tourisme est important. On travaille fort. La CCT ne fait pas sa job. Le parti adverse ne fait rien d’impressionnant. On fait une campagne identitaire au Qc où seulement Mtl et Qc participent. On promet des $$$ mais sans vouloir présenter de budget. Ouin…